Et la santé mentale, dans tout ça?
photo : courtoisie MCC
BLOGUE CRUL / par Marie-Christine Chartier • posté le mercredi 12 mai 2021
Et la santé mentale, dans tout ça?
Je me suis informée à partir de mon compte Instagram sur ce qui intéressait les gens dans ma communauté concernant les études. Je voulais savoir : qu’est-ce qui vous mobilisait, vous inquiétait, vous faisait vous questionner, vous, les étudiants?
Deux thèmes sont revenus : l’anxiété de performance et la santé mentale. J’ai envie de les regrouper ensemble, parce qu’on s’entend que c’est intimement lié.
Depuis le début de la pandémie, on remarque un accent porté sur la détresse psychologique des étudiants et sur comment s’assurer que ceux-ci se sentent bien, malgré un modèle scolaire moins favorable avec les cours en ligne et le manque d’interaction humaine.
J’ai envie aujourd’hui de vous parler de la santé mentale des étudiants, au-delà de la pandémie. Les étudiants sont en détresse psychologie, à tous les niveaux d’éducation, mais surtout au niveau universitaire. Et on ne parle pas ici de caprices, mais bien d’un problème tangible que vous remarquerez assez rapidement si vous mettez les pieds dans un contexte universitaire. Personnellement, je crois que plusieurs éléments de ce problème sont liés avec ce qu’on appelle en anglais la « glorification of busy »; l’idée de glorifier le fait d’être constamment occupé.
On l’a tous vécu : une nuit à plancher sur un travail de session, une semaine d’examens, 58 cafés, pas de sommeil, des travaux à remettre, un travail à temps partiel. On établit ceci comme si c’était la seule réalité possible, la seule façon de faire… pourtant, c’est faux. Et c’est nocif, tellement nocif. Je lisais un article paru dans le Journal de Montréal qui recensait une étude menée auprès d’étudiants universitaires québécois. Les statistiques étaient absolument terrifiantes, en effet : « 3 % des répondants ont affirmé avoir fait une tentative de suicide au cours des 12 derniers mois. […] De plus, 81 % des répondants au sondage ont montré des signes de détresse psychologique au cours de la session d’automne 2020. Il s’agit d’un chiffre qui a augmenté depuis la pandémie. »[1]
J’ai peur souvent, pour nos étudiants universitaires. Ce sont des adultes, oui, mais de si jeunes adultes, qui ont besoin d’être guidés, écoutés et, surtout, entendus. Ils ont besoin d’avoir accès à des services de santé mentale, d’avoir conscience que la vie n’est pas nécessairement ainsi, aussi rapide, demandante et stressante.
C’est ici, à l’université, qu’on devient les adultes qu’on sera, vraiment. Si on veut des êtres humains en santé, avec un bel équilibre de vie, c’est ici qu’ils l’apprennent. Je crois que c’est le devoir des institutions de les aider.
N.D.L.R. :
Lien vers le soutien psychologique aux étudiant(e)s de l'UQTR
Lien vers le soutien psychologique aux étudiant(e)s de l'UQÀM
Lien vers le soutien psychologique aux étudiant(e)s de l'Université de Montréal
[1] https://www.journaldemontreal.com/2021/02/14/detresse-psychologique-chez-les-etudiants-universitaires-1#:~:text=De%20plus%2C%2081%25%20des%20r%C3%A9pondants,a%20augment%C3%A9%20depuis%20la%20pand%C3%A9mie.&text=La%20charge%20accrue%20de%20travail,plus%20nomm%C3%A9%20chez%20les%20%C3%A9tudiants.