La relation amour-haine avec Zoom
photo : courtoisie MCC
BLOGUE CRUL / par Marie-Christine Chartier • posté le lundi 23 novembre 2020
La relation amour-haine avec Zoom
Zoom. Un mot qui, il y a encore quelques mois, signifiait «aller rapidement» pour la plupart d’entre nous. À l’ère des cours virtuels, il a pris une connotation plutôt opposée. Cette session-ci, je suis étudiante et enseignante. Je trouvais intéressant de parler de cette double réalité, de cette relation amour-haine que l’on a avec cette plateforme. Zoom, maintenant synonyme de : on ne peut pas se voir en vrai, mais au moins, on a Zoom.
L’étudiante
On se connecte. On est placé dans une salle d’attente. Tranquillement, les visages apparaissent. Ou pas. On tente de garder notre attention sur l’écran, mais notre chat joue dans le coin de la pièce, puis on cogne à la porte. C’est un paquet, on va ouvrir. On revient. On ouvre notre caméra à nouveau. Notre téléphone sonne, on le met à mode Silence. Il y a des travaux au bout de la rue. Le réseau Internet de la prof gèle. On se voit, suspendu dans le temps, essayant de maintenir notre concentration, essayant d’avancer, mais c’est difficile de garder le moral.
En même temps. Il y a les petits moments. Le prof qui nous montre son chien. Les sondages, les petits groupes de travail. On voit nos amis, même si ce n’est pas en vrai, on les voit quand même. Et c’est mieux que rien. Nos profs trouvent de nouveaux moyens d’enseigner. On écoute des vidéos, des podcasts, on sent qu’ils essaient de nous garder motivés. On sent qu’ils sont fatigués.
On se rejoint, quelque part dans tout cet épuisement et ces efforts.
La prof
C’est aussi pour les enseignants. C’est déjà pas facile de capter l’attention des étudiants en salle de classe. Imaginez sur un ordinateur, à des kilomètres de distance. Imaginez donner un cours devant 13 écrans ouverts et 20 fermés. Devant trois personnes qui sont couchées dans leurs lits, et une qui parle manifestement au téléphone, et des micros fermés, et des écrans noirs.
Ouf.
Imaginez condenser un cours de 3h en 1h30, voir sa vocation de transmettre ses notions trembler sous le poids du virtuel. Sauf qu’il y a des moments de bonheur. Des étudiants qui participent. Un courriel ici, pour se faire remercier de son soutien, de sa présence.
Zoom, ce n’est facile pour personne. Reste que la réponse passe surtout dans la communication humaine. Dans le fait de ne pas oublier que derrière notre écran, il y a un humain, qui fait vraiment, mais vraiment, de son mieux.